Art and the provinces: a national mosaic: Henry Jouin (1841-1913) and the administration of fine arts at the beginning of the Third Republic (1870-1879)
L’art et les provinces : une mosaïque nationale : Henry Jouin (1841-1913) et l’administration des beaux-arts au début de la IIIe République (1870-1879)
Résumé
Henry Jouin (1841-1913) joined the Fine Arts Department in 1874 after working as a journalist for the social press in Angers and then Paris. His administrative career and numerous publications as a critic and art historian reveal his convictions about the moral role of the fine arts. His career was marked by the legacy of Angers' "little homeland", to use Jean-François Chanet's concept, where representations and the collective memory are marked by a local artist, Romantic sculptor Pierre-Jean David d'Angers (1788-1856), to whom Henry Jouin dedicated a monumental biography. By studying the place of David d'Angers in his work and career, his role in the Inventaire
des richesses d'art de la France, and then his activity in organising an exhibition of "national art", the figure of Henry Jouin provides material for a study comparing the two plans of the province and the capital at the time of the transformations brought about by the events of 1870-1871. His career in the fine arts administration was at the crossroads of the institutional, social, political and cultural issues that marked the period. Drawing on both public and private archives, this study is intended less as a monograph on the individual than as an investigation into the environment in which he lived, shedding a unique light on the birth of the Third Republic from the perspective of the fine arts administration: this prism highlights the assimilation of French and republican identity in French heritage, based on the participation of peoples and territories in the conservation and teaching of a common art, socially useful, universally shared and publicly glorified, an instrument of stability and unity in the first decade of a democratic regime under construction.
Henry Jouin (1841-1913) intègre la direction des beaux-arts en 1874 après avoir exercé une activité de journaliste dans la presse sociale, à Angers puis à Paris. Sa carrière administrative et ses nombreuses publications de critique ou d’historien de l’art révèlent ses convictions au sujet de la fonction morale des beaux-arts. Son parcours est marqué par l’héritage de la « petite patrie » angevine, selon le concept de Jean-François Chanet, où les représentations et la mémoire collective sont marquées par l’empreinte de l’artiste local, le sculpteur romantique Pierre-Jean David d’Angers (1788-1856) auquel Henry Jouin consacre une biographie monumentale. Par l’étude de la place de David d’Angers dans son œuvre et sa carrière, par son rôle dans l’Inventaire des richesses d’art de la France, puis par son activité dans la réalisation d’une exposition d’« art national », la figure d’Henry Jouin fournit ainsi la matière à une étude confrontant les deux plans de la province et de la capitale au moment des transformations qu’engendrent les événements de 1870-1871. Sa trajectoire dans l’administration des beaux-arts se situe au carrefour des enjeux institutionnels, sociaux, politiques et culturels qui marquent la période.
Appuyée sur des archives publiques et privées, l’étude envisagée se pense moins comme une monographie sur le personnage que comme une enquête sur le milieu dans lequel il s’inscrit et qui éclaire singulièrement la naissance de la IIIe République du point de vue de l’administration des beaux-arts : ce prisme permet de mettre en lumière la patrimonialisation de l’identité française et républicaine, appuyée sur la participation des peuples et des territoires à la conservation et à l’enseignement d’un art commun, socialement utile, universellement partagé et publiquement glorifié, instrument de stabilité et de rassemblement dans la première décennie d’un régime démocratique en construction.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
|---|