Draughtmen in the Burgundian armies (1405-1435)
Les gens de trait dans les armées bourguignonnes (1405-1435)
Résumé
At the beginning of the 15th century, the Burgundian army underwent a major transformation. It included more and more archers and crossbowmen in its ranks, known as draughtmen. The ratio of one draughtman to two men-at-arms, observed as early as 1405, was gradually reversed until 1435. During this period, the Burgundian states underwent considerable expansion, particularly in the north, with the gradual subjugation of the Netherlands, and their political and military situation changed considerably during the conflict against the Armagnacs, which became intertwined with the Franco-English war, especially after the murder of Montereau in 1419 and the Treaty of Troyes in 1420.
The Burgundian army therefore had the opportunity to confront the English archers, to observe their successes at its expense and to work alongside them, first as mercenaries and then as allies. Its leaders thus became aware of the effectiveness of English military methods and the need to emulate them by adapting them to the specific characteristics of Burgundy. The draughtmen who served in the Burgundian armies remain relatively unknown, even though they played a crucial role in the military victories won by John the Fearless and Philip the Good, a sign of a change in Burgundian military culture that had previously focused primarily on close combat. This general context had repercussions not only for the military, but also for the geographical and social aspects of the recruitment, employment and status of the draymen serving in the Burgundian armies.
Au début du xve siècle, l’armée bourguignonne amorce une mutation importante. Elle inclut dans ses rangs de plus en plus d’archers et d’arbalétriers rassemblés sous l’appellation de gens de trait. Le ratio d’un homme de trait pour deux hommes d’armes, observé dès 1405, s’inverse ainsi progressivement jusqu’en 1435. Dans ce laps de temps, les États bourguignons connaissent une forte expansion, en particulier dans leur partie nord, avec l’assujettissement progressif des Pays-Bas, et leur situation politique et militaire évolue considérablement à l’occasion du conflit contre les Armagnacs qui s’intrique avec la guerre franco-anglaise, spécialement après le meurtre de Montereau en 1419 et le traité de Troyes en 1420.
L’armée bourguignonne a donc à la fois l’occasion de se confronter aux archers anglais, d’observer leurs succès à ses dépens et de les côtoyer, d’abord comme mercenaires puis comme alliés. Ses chefs prennent ainsi conscience de l’efficacité des méthodes militaires anglaises et de la nécessité de les imiter en les adaptant aux spécificités bourguignonnes. Les gens de trait en service dans les armées bourguignonnes restent relativement mal connus alors qu’ils jouent un rôle crucial dans les victoires militaires emportées par Jean sans Peur et Philippe le Bon, signe d’une évolution de la culture militaire bourguignonne auparavant tournée essentiellement vers le combat rapproché. Ce contexte général a des répercussions sur les aspects non seulement militaires, mais également géographiques et sociaux du recrutement, de l’emploi et du statut des gens de trait servant dans les armées bourguignonnes.
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